Divers






Commençons par les présentations :
Je ressemble beaucoup à un mythique dieu grec, surtout de profil, dixit une vieille copine myope !!! Quoique ! Avec les ans, j'ai un peu arrondi les angles, pris quelques rides (d'expressions !), tout en perdant quelques poils par-ci par-là (voir la page d'accueil).

A quoi m'intéressé-je ?

- L'informatique, outil incontournable. Premiers pas dans les années 1975 sur une HP25 (Hewlett Packard) avec soixante quatre pas de programmes !!!

- Les voyages, en France (beaucoup, elle est très belle), aux USA, en Crète (l'île aux cailloux), à Madère (l'île aux fleurs), en Islande (l'Ile avec un I majuscule), en Espagne, au Portugal, en Belgique (pour les Léonidas et la bière). Je peux ajouter aujourd'hui (décembre 2008) la Roumanie (affaire de coeur), la Moldavie, la Bulgarie, l'Allemagne (Berlin), l'Italie (la Toscane), les Canaries, la Suède (Oslo), les Pays-Bas (Amsterdam) et l'aéroport de Munich, escale incontournable entre Toulouse et Bucarest.

- Les Pyrénées, entre P. O. (Pyrénées Orientales pour les étrangers) et Ariège. Treize années sur (presque) tous les chemins qui conduisent aux sommets ou aux lacs : Canigou, Roc Blanc, Tarbezou, Carlit, etc..., à la rencontre de l'isard, de la marmotte, du vautour, de la mésange ... et de moi-même.

- La photo, pour conserver la trace de toutes ces sorties, et oublier les douleurs aux genoux.

- La lecture, l'écriture, le bricolage, la musique, pour compléter le tableau et varier les plaisirs.


J'ai poussé mon premier cri à Paris (20ème) le 8 juillet 1951. Mon berceau a été installé aux Lilas, avant de le déménager à Puteaux. Là, j'ai connu l'école primaire Marius Jacotot, les bus à plate-forme et le patronage laïque du jeudi. C'est au lycée Paul Langevin de Suresnes que j'ai usé mes fonds de culottes jusqu'en 1969, et ma première bicyclette sur les routes de la Nièvre, pendant les vacances scolaires.

Après quelques longues journées de "Maths sup", j'opte pour le métier de géomètre-expert.

En juillet 1972, j'entre enfin de plain-pied dans la vie "active" chez le géomètre du coin, à Cosne sur Loire (Nièvre), où bornages, divisions cadastrales et remembrements ont rempli mes longues journées (7h30-12h30 et 14h-18h). A cette belle époque, on ne parlait pas de 35 heures, ni de RTT.

Mariage avec Marie-José le 23 décembre 1972. Stéphane naît le 15 janvier 1974 et Christelle le 14 juin 1976. En même temps que la famille s'agrandit, les déménagements suivent ...

Licencié en juin 1976, "boudineur" à la SAIM en juillet et août, je rejoins les PTT le 15 septembre.

1976 : année mémorable pour la sécheresse de son été, et l'impôt qui a suivi.

J'ai roulé en Peugeot 404 noire, en Simca 1000 verte et en Citroën Ami 8 bleue, sans direction assistée et sans air-bag !


15 Septembre 1976 : je suis nommé technicien aux PTT. J'apprends alors ce qu'est un téléphone, une ligne, un répartiteur, une jarretière, une boucle, un ohm-mètre, un pont de Wheastone (suis pas sûr de l'orthographe) et un usager du téléphone. Ah ! les beaux casse-croûte qu'on se faisait !!! J'ai même côtoyé le "manuel" et ses batteries d'opératrices, et les U43 (ça c'est pour les très anciens) !!!

Mars à septembre 1977 : formation à Paris. Les voyages commencent ...

Septembre 1977 - septembre 1980 : en poste à Epernon, en Eure et Loir, dans un central téléphonique flambant neuf, avec pétanque et belote. Toute la famille se retrouve à Gallardon, au pied de sa tour en ruine.

Septembre 1980 - septembre 1986 : retour nivernais. En 1982, grand saut dans l'informatique avec l'arrivée des centraux électroniques.

Fin 1981, toute la famille s'installe chez elle, en pleine campagne, en pleine nature, face à Sancerre (blanc, rouge ou rosé ?), et dans les crottins de Chavignol.

Septembre 1986 - décembre 1987 : Villeneuve d'Ascq, à quelques kilomètres de Lille, pour une promo. Le climat est humide, mais la Belgique, ses Léonidas et ses bières sont tout à côté.

Janvier 1988 - mars 1993 : Après toutes ces années à la campagne, à moi Paris et la DAII (prononcez D A 2 zI), à la Porte d'Orléans. J'achète des micros (Goupil G4) et des logiciels (DOS, word et multiplan). On a même créé un minuscule réseau informatique, et une messagerie (CCMail) en 1990. Internet n'est pas encore arrivé.

1 er Avril 1993 : Exit les PTT, ça bouge à France Télécom. Départ pour la ville rose. Adieux les embouteillages, à moi les Pyrénées et l'Espagne, le magret et le foie gras ...

D'avril 1993 à juillet 2006 : micro-informatique, bureautique, réseaux, formation, et Web. Les week-ends et les vacances ne suffisent plus pour découvrir cette très jolie région du sud-ouest, entre mers et montagnes.

Depuis juillet 2006 : Grandes vacances ... que je vais mettre à profit pour rencontrer celle qui deviendra ma deuxième épouse. Mais je ne le savais encore pas !

25 août 2012 : mon deuxième mariage avec Catalina, une jolie roumaine rencontrée en mars 2007. Je partageais alors mon temps entre le sud-ouest et la Roumanie.

17 mars 2020 : le départ pour Bucarest était prévu ce jour là ! Mais le ou la covid, alias coronavirus, et autre nom scientifique, en décide autrement avec le premier confinement. Finalement, après moult pérégrinations, nous partirons le 15 juillet !

15 septembre 2020 : Nous revenons en France sans contrôle et sans problème, pour quelques semaines, avec un retour prévu autour de mi-octobre. Une vie presque normale avait repris son cours pour les mois d'été. Le 24 février 2021, nous sommes encore en France en attendant que les choses évolues dans le bon sens ... Pour changer un peu d'air, nous préparons une petite escapade au mas des Cabidoules du 28 février au 3 mars 2021.

Un petit coin de la chambre

2021 : le coronavirus n'en finit pas de perturber la vie planète-terre devenue petit à peu planète-taire ! Du coup, le voyage de retour en France en voiture a été retardé du 7 au 12 juillet, après avoir reçu deux doses de "vaccin" ! Roumanie-Hongrie-Autriche-Allemagne-France, soit 2900 km.
Le retour se fera du 30 septembre au 7 octobre, par l'Italie, la Croatie, la Slovénie, la Hongrie et la Roumanie, soit 2750 km.
Sans doute était-ce le "mal du pays France", un deuxième voyage en voiture s'est imposé du 14 au 20 novembre. Les restrictions des uns et des autres pays nous ont incité à reprendre la route via l'Autriche et l'Allemagne. Voyage sans histoire et sans davantage de contrôles par les autorités.
Le retour aura lieu du 15 au 21 décembre, via l'Italie, la Slovénie, la Hongrie et jusqu’à la Roumanie. C'est à la frontière roumaine que nous rencontrerons la seule difficulté lors de ces voyages. La Roumanie n'étant pas dans l'espace Schengen, nous aurons droit au traditionnel contrôle d’identité, agrémenté du contrôle du pass sanitaire. Et comme l'imposante diaspora roumaine rentrait au pays pour les fêtes de fin d’année, il nous a fallu quatre heures de bouchon pour arriver au poste de douane, et trente secondes pour le franchir !!!
Nous rencontrons alors une vie presque normale. A Bucarest, le ballet des ambulances avec le hurlement de leurs sirènes a quasiment disparu. Le réveillon du premier de l'an se fera au restaurant avec une trentaine de copains.

Et nous voici en 2022 ...
Premiers tours de roues vers la France le 25 mars via la Hongrie, la Slovénie et l'Italie. L’arrivée sera le 30 mars. Le retour se fera du 14 au 20 juin pratiquement par le même chemin. Mais la route par Gênes, ses tunnels, ses ponts et ses travaux depuis la chute du pont à Gênes devient chargée, fatigante et dangereuse.
Le 19 juillet, retour en France par le nord de l'Italie, Turin et Briançon pour éviter les bouchons de l'A7. Pour le retour en Roumanie, du 24 au 30 octobre, nous optons pour l'autoroute via Grenoble et le nord de l'Italie. Le reste sera classique : Slovénie et Hongrie.
En février, la Russie envahit l'Ukraine. Les avions de l'OTAN se mettent à tourner nuit et jour le long de la Frontière de la République de Moldavie à l'est et de la frontière ukrainienne au nord de la Roumanie. Si à Bucarest, tout semble calme, nous les entendons dans la maison de la montagne à Cheia. Et des réfugiés ukrainiens commencent à passer en Roumanie, en Pologne et en Moldavie. Peu à peu, nombreux sont les avions du monde qui survolaient l'Ukraine à être déviés au dessus de la Roumanie, autour de Bucarest.
Nous avons aussi connu une année de sécheresse et de chaleurs.
Nous sommes le 31 décembre à Bucarest. Curieusement, les températures sont encore plutôt douces. On reparle du covid venu de Chine. La vie continue.
De l'autre côté de la frontière, la guerre en Ukraine ne s'est pas arrêtée !

Et nous voici en 2023 ...
Cette année sera surtout marquée par les conflits Russie-Ukraine et Israël-Palestine (Gaza).
Mais depuis le 9 juillet 2014, c'est la guerre civile yéménite, un conflit armé qui oppose depuis l'été 2014 principalement les rebelles chiites Houthis et, jusqu'en 2017, les forces fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh au gouvernement d'Abdrabbo Mansour Hadi, au pouvoir depuis 2012 à la suite de la révolution yéménite et du renversement de Saleh. Le conflit s'est internationalisé en mars 2015 avec l'intervention d'une coalition menée par l'Arabie saoudite et comprenant une dizaine d'États afin d'éliminer les Houthis, soutenus par l'Iran (source : Wikipedia),
L'Ukraine est un État d'Europe orientale, le deuxième d'Europe par sa superficie et le premier entièrement européen. Elle est bordée par la mer Noire et la mer d'Azov au sud, frontalière avec la Russie au nord-est et à l'est, avec la Biélorussie au nord, avec la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie à l'ouest et avec la Roumanie et la Moldavie au sud-ouest. La capitale, et la ville la plus peuplée du pays, est Kiev. Avant d'être un État indépendant, après la dissolution de l’Union soviétique en 1991, l'Ukraine est d’abord une zone limitrophe mal délimitée, couverte de steppes et de prairies, et revendiquée par les puissances polonaises et russes, puis turques au fur et à mesure du retrait des populations nomades tatares et mongoles. La guerre avec la Russie continue. (source : Wikipedia).
La branche armée du Hamas lance une vaste offensive contre Israël depuis la bande de Gaza le 7 octobre 2023. Plusieurs milliers de roquettes sont tirées sur des villes israéliennes, le mur de séparation est attaqué et détruit en plusieurs points et des membres du Hamas s'infiltrent en Israël par petits groupes et attaquent la population civile. Plusieurs massacres sont commis sur les populations civiles et près de 200 civils et militaires sont pris en otage et détenus dans la bande de Gaza. Le bilan du côté israélien est estimé à environ 1300 morts et 3200 blessés.
En réponse, Israël lance une opération militaire visant à détruire le Hamas. Des bombardements sont réalisés sur la bande de Gaza dès le 7 octobre au soir, les forces armées sont mobilisées et un grand nombre de réservistes rappelés. Israël cesse également la fourniture d'eau, d'électricité et de gaz en provenance de son territoire et maintient le blocus de la bande de Gaza conjoint avec l'Égypte. Dépendante des fournitures israéliennes, la population civile gazaouie se trouve dans une situation de siège, ce qui déclenche une crise humanitaire. Plusieurs agences onusiennes, organisations humanitaires et états critiquent le siège et demandent que les populations civiles soient préservées. Après 14 jours de conflits, le Ministère de la santé palestinien annonce que les bombardements ont tué 4385 personnes et en ont blessé plus de 13500.
Le 13 octobre, l'armée israélienne appelle les civils à fuir le nord de la bande de Gaza, principal lieu des bombardements63,64. Le Haut commissariat aux réfugiés critique ce déplacement qui ne bénéficie d'aucun soutien humanitaire et craint une situation de transfert forcé de population65. L'ONU estime qu'environ 1 million de personnes se sont déplacés entre le nord et le sud de la bande de Gaza (Source : Wikipedia).

Et pendant ce temps là ?
Le 22 janvier nous revenons en France en voiture. Bucarest - Arad - Siofok - Trieste - Savone - La Grande Motte - pour arriver chez-nous le 28 janvier ! Le retour à Bucarest se fera du 20 au 26 mars.
Le 13 mai, nous revenons en France par avion. Et nous repartons le 9 août.
Nous revenons en France le 13 septembre.
Je suis de retour en Roumanie le 23 novembre. Le vol retour est prévu le 12 janvier 2024.
Nous avons connu une nouvelle année de sécheresse et de chaleurs.
Nous sommes le 31 décembre à Bucarest. Curieusement, les températures sont encore plutôt douces.
A bas bruits, on reparle du covid. La vie continue.
De l'autre côté de la frontière, la guerre en Ukraine ne s'est pas arrêtée !

2024 ? nous y voilà ... :
La guerre continue en Ukraine ...
Israël continue l'invasion de la bande de Gaza ...
En France, je vais mettre en route diverses investigations pour ma santé. Lors d'une première visite au docteur de Chalabre le 31 janvier 2024, il découvre une tension anormalement élevée et me propose de rencontrer un cardiologue. Sur doctolib, je trouve un rendez-vous pour le 14 février à Castelnaudary ! Un deuxième rendez-vous est fixé au 6 mars, après moult examens et contrôles. Un scanner des reins sera aussi effectué ce jour là. Le 19 mars, j'ai rendez-vous avec le docteur de Chalabre, qui me conseille de voir un angiologue, que je rencontre le 20 mars à côté de Foix. Le 15 avril, téléconférence avec le cardiologue, et poursuite du traitement pour la tension. Le 17 avril, nous nous envolons pour la Roumanie. Le 8 mai, dentiste ... le 16 début des travaux sur le bridge en bas à droite. Le 21, pose du nouvel appareil ...
Le 28 mai, nous rentrons en France par avion.
Le 31 mai, j'ai rendez-vous avec le docteur Bernatas pour le renouvellement du traitement.
Le 3 juin je fais une échographie hépatique. Le mois de juin sera l'occasion d'une série de repas chez les uns et chez les autres, et chez nous. Nous ferons une escapade camargaise les 24,25 et 26 juin, par un temps moyen pour la saison.
Le 12 juillet, nouveau rendez-vous avec le docteur Bernatas. J'ai les chevilles très enflées à cause du traitement contre l'hypertension. Je modifie le traitement et les gonflements cessent.
Le 29 juillet je passe la journée à Rangueil pour une scintigraphie ainsi que divers autres examens. Je recois un nouveau traitement pour l'hypertension.
Le 30 juillet, nous avons la visite d'Audrey et Thomas à qui nous faisons visiter Mirepoix, Montségur, Fontestorbes et Sainte Colombe. Après un petit orage, nous faisons un petit tour en Dyane avant de filer dîner à Montbel. Enfin, nous raccompagnons les petits jusqu’à leur voiture avant de rentrer à la maison.
A suivre ...


Quelques textes qui me parlent ...

Léo Ferré
Léo Albert Charles Antoine Ferré, né le 24 août 1916 à Monaco et mort le 14 juillet 1993 à Castellina in Chianti (Toscane)

Préface

La poésie contemporaine ne chante plus, elle rampe
Elle a cependant le privilège de la distinction
Elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore
On ne prend les mots qu'avec des gants
A "menstruel" on préfère "périodique"
Et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux
Qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du Codex.

Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie
A n'employer que certains mots déterminés
A la priver de certains autres
Qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques
Me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main.
Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres
Ni le baisemain qui fait la tendresse.
Ce n'est pas le mot qui fait la poésie
C'est la poésie qui illustre le mot

Les écrivains qui ont recours à leurs doigts
Pour savoir s'ils ont leur compte de pieds
Ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes
Le poète d'aujourd'hui doit être d'une caste
D'un parti ou du Tout-Paris.
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé.

La poésie est une clameur.
Elle doit être entendue comme la musique
Toute poésie destinée à n’être que lue
Et enfermée dans sa typographie n'est pas finie
Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale
Tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche.

L'embrigadement est un signe des temps, de notre temps
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes.
Les sociétés littéraires sont encore la Société
La pensée mise en commun est une pensée commune.

Mozart est mort seul
Accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes
Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes
Ravel avait une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique
Beethoven était sourd
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok
Rutebeuf avait faim
Villon volait pour manger
Tout le monde s'en fout
L’art n'est pas un bureau d’anthropométrie
La Lumière ne se fait que sur les tombes

Nous vivons une époque épique
Et nous n'avons plus rien d’épique
La musique se vend comme le savon à barbe
Pour que le désespoir même se vende
Il ne reste qu'à en trouver la formule
Tout est prêt, les capitaux, la publicité, la clientèle
Qui donc inventera le désespoir ?

Avec nos avions qui dament le pion au soleil
Avec nos magnétophones qui se souviennent de "ces voix qui se sont tues"
Avec nos âmes en rade au milieu des rues
Nous sommes au bord du vide
Ficelés dans nos paquets de viande
A regarder passer les révolutions
N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la morale
C'est que c'est toujours la Morale des autres

Les plus beaux chants sont les chants de revendications
Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations
A l’école de la poésie, on n'apprend pas
ON SE BAT

(Il n'y a plus rien, 1973)

Charles Baudelaire
Baudelaire
Né à Paris le 9 avril 1821 Mort à Paris le 31 août 1867

La rançon

L’homme a, pour payer sa rançon,
Deux champs au tuf profond et riche,
Qu'il faut qu'il remue et défriche
Avec le fer de la raison ;

Pour obtenir la moindre rose,
Pour extorquer quelques épis,
Des pleurs salés de son front gris
Sans cesse il faut qu'il les arrose.

L'un est l'Art, et l'autre l'Amour.
--- Pour rendre le juge propice,
Lorsque de la stricte justice
Paraîtra le terrible jour,

Il faudra lui montrer des granges
Pleines de moissons, et des fleurs
Dont les formes et les couleurs
Gagnent le suffrage des Anges.
Charles Baudelaire
Les épaves (1866)

Sacha Guitry

Guitry
Né à Paris le 9 avril 1821
Mort à Paris le 31 août 1867

Sois un clown

A ceux qui font sourire, on ne dit pas merci !
Je sais, oui, mais ça ne fait rien ! sois ignoré !
Va donc, laisse la gloire à ceux qui font pleurer.
Je sais bien qu'on dit d'eux qu'ils sont "les grands artistes".
Fais rire le public, dissipe son ennui
Et s'il te méprise et t'oublie
Sitôt qu'il a passé la porte,
Tant pis ! Ne sois pas honoré !
On n'honore jamais que les gens qui sont tristes !
Sois un paillasse, un pitre, un pantin ! Que t'importe !
Va, laisse-le, ça ne fait rien
On se souvient toujours si mal
De ceux qui vous ont fait du bien..


Jacques Brel

Né à Bruxelles en 1929
Mort à Bobigny en 1978

La tendresse

Pour un peu de tendresse
Je donnerais les diamants
Que le diable caresse
Dans mes coffres d'argent
Pourquoi crois-tu la belle
Que les marins au port
Vident leurs escarcelles
Pour offrir des trésors
A de fausses princesses
Pour un peu de tendresse

Pour un peu de tendresse
Je changerais de visage
Je changerais d'ivresse
Je changerais de langage
Pourquoi crois-tu la belle
Qu'au sommet de leurs chants
Empereurs et ménestrels
Abandonnent souvent
Puissances et richesses
Pour un peu de tendresse

Pour un peu de tendresse
Je t'offrirais le temps
Qu'il reste de jeunesse
A l’été finissant
Pourquoi crois-tu la belle
Que monte ma chanson
Vers la claire dentelle
Qui danse sur ton front
Penché vers ma détresse
Pour un peu de tendresse

Extrait de l'album n°2
La valse à mille temps
Jacques Prévert

Né à Neuilly sur Seine en 1900
Mort à Omonville-la-Petite (Manche) en 1977

Chanson du mois de mai

L’âne le roi et moi
Nous serons morts demain
L’âne de faim
Le roi d’ennui
Et moi d’amour

Un doigt de craie
Sur l’ardoise des jours
Trace nos noms
Et le vent dans les peupliers
Nous nomme
Ane Roi Homme

Soleil de Chiffon noir
Déjà nos noms sont effacés
Eau fraîche des Herbages
Sable des Sabliers
Rose du Rosier rouge
Chemin des Écoliers

L’âne le roi et moi
Nous serons morts demain
L’âne de faim
Le roi d’ennui
Et moi d’amour

Au mois de mai
La vie est une cerise
La mort est un noyau
L’amour un cerisier.

Citations
En vrac

De Pierre Desproges :
Le superflu n'est inutile qu'à ceux qui pensent que le nécessaire est suffisant

De Prévert :
Ne courrez jamais après une femme ou un taxi. Il en passera d'autres tout-à-l'heure

De Jean-Pierre Rosnay :
Accordéon, violon boiteux
Toi qui tutoies n'importe qui
Dis-moi pourquoi quand on est deux
On n'entend plus tomber la pluie

De Desnos :
Bonjour la flamme, tu ne brûles point ...
Tu me transportes ...
Et je ne serai plus que cendre, O flamme si tu m'abandonnes

De Blaise Cendrars :
Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes?
Je sors de la pharmacie?
Je descends juste de la bascule?
Je pèse mes 80 kilos?
Je t’aime.